Le 25 août 2022
Par Marie-Ève Caron, Coordonnatrice des communications pour APTN
L’utilisation de l’écriture inclusive pour la rédaction de ce texte a été privilégiée dans un objectif d’évolution et d’appropriation de la langue française.
« C’est important de dévoiler au grand jour la vérité.
Parce que la vérité est une porte vers la guérison. »
– Madeleine Basile, survivante du pensionnat de Pointe-Bleue
Cet automne, APTN propose de nouvelles émissions qui contribuent à partager des histoires puissantes et divertissantes par, pour et sur les peuples autochtones avec les téléspectateur.trice.s de partout au Canada. Notre programmation automnale, diffusée sur les ondes d’APTN de septembre à janvier, continue d’amplifier les histoires et les voix autochtones qui suscitent des conversations significatives dans nos communautés. Bien que le contenu diversifié et original d’APTN soit disponible en anglais, en français et dans une variété de langues autochtones, cette programmation de l’automne 2022 se démarque par la présence de Pour toi, Flora, une nouvelle série dramatique présentée seulement en français. En ondes à partir du 7 novembre, la série sera aussi disponible sur APTN lumi le lendemain.
Pour toi, Flora examine le lourd héritage du système des pensionnats autochtones, la formidable résilience des enfants déraciné.e.s et les traumatismes vécus par les survivant.e.s et leurs proches. Inspiré de témoignages, Pour toi, Flora illustre sur six épisodes d’une heure chacun, comment les familles autochtones peuvent se réunir même après avoir été déchirées. Cette série suit deux enfants Anishinaabe, Kiwedin et Wabikoni, arraché.e.s à leur famille dans les années 1960 et envoyé.e.s au pensionnat St-Marc-de-Figuery, au Québec. En parallèle, dans la trame du présent, les survivant.e.s et leur famille tentent de faire la paix avec leur passé douleureux.
Il s’agit de la première fois que le lourd héritage colonial des pensionnats est apporté à l’écran autrement que dans l’actualité ou dans un documentaire. « Raconter une histoire aussi importante au public francophone est un honneur mais aussi une grande responsabilité », exprime l’équipe de production de Pour toi, Flora. La reconnaissance de ce génocide culturel représente un pas de plus vers la guérison et la réconciliation, mais il n’en demeure pas moins que les répercussions se font encore sentir aujourd’hui.
« En tant que survivante intergénérationnelle des pensionnats, je suis très consciente de leur impact sur la vie de milliers de gens. Je suis en fait, le résultat souhaité par le gouvernement lorsqu’il a créé les pensionnats : je suis une autochtone assimilée. Cinquante ans après le séjour en pensionnat de mon grand-père, ma famille commence à peine à guérir et à renouer avec son identité. L’objectif de cette série n’est pas d’accuser ou de culpabiliser son public, mais bien de leur apporter un éclaircissement au sujet du chapitre le plus sombre de l’histoire du pays. Je crois que si la population allochtone pouvait mieux s’imaginer et ressentir ce que tant d’enfants ont vécu en pensionnats, elle arriverait à mieux comprendre la situation actuelle et on arriverait mieux à construire des ponts entre autochtones et non-autochtones. Pour que nous puissions ensemble porter la douleur et marcher vers la réconciliation. Mais pour bien réconcilier, il faut d’abord comprendre. »
– Sonia Bonspille Boileau (scénariste, réalisatrice et productrice de Pour toi, Flora)