Le 17 juin 2024

Par Marie-Ève Caron, Coordonnatrice des communications pour APTN 

 

En tant qu’organisme à l’écoute des enjeux de diversité, la direction d’APTN souhaite instaurer des pratiques relatives à la communication inclusive au sein du réseau. Cette transition sera de plus en plus observable dans nos communications et nos documents, autant dans les communications internes qu’externes. Pour assurer ce processus, APTN s’engage à fournir les outils et les formations nécessaires aux membres du personnel ainsi que des ressources et un service de soutien pour les auditoires.  

Il est important de prendre une direction qui tend vers des communications plus inclusives pour plusieurs raisons : 

  • Ces pratiques contribuent à la promotion de l’égalité et de la diversité et permettent d’éviter, ou du moins de diminuer, la marginalisation et la discrimination de certaines personnes.  
  • En utilisant une langue qui respecte la diversité, nous pouvons créer un environnement plus inclusif et accueillant pour toustes. 
  • L’utilisation de l’écriture inclusive pour la rédaction de nos textes est privilégiée dans un objectif d’évolution et d’appropriation de la langue française. 
  • Cette transition permet de sensibiliser les gens aux enjeux de l’inclusion et favorise un changement positif dans les attitudes et les comportements envers les personnes appartenant à des groupes minoritaires. 
  • Adopter l’inclusivité implique une écoute active et l’apprentissage auprès des autres, en valorisant une pluralité de perspectives 
  • Le langage inclusif donne du pouvoir aux individus en leur accordant l’autorité sur leur propre vie et leurs expériences.  
  • L’écriture inclusive va au-delà du respect de règles fixes; elle nécessite une réflexion approfondie sur le sujet ainsi que sur la manière dont il est représenté. 

 

Le gouvernement canadien définit l’écriture inclusive comme « l’ensemble de principes et de procédés favorisant l’inclusion et le respect de la diversité dans les textes et permettant d’éviter toute forme de discrimination, qu’elle soit fondée sur le sexe, le genre, l’orientation sexuelle, la race, l’origine ethnique, les handicaps ou tout autre facteur identitaire ».  

Cette décision s’insère dans la logique du guide de culture collaborative d’APTN, « Notre équipe. Notre culture. », inspiré des enseignements anishinaabes des sept Grands-pères. Les différentes composantes de ce guide servent de principes qui nous dirigent dans nos interactions envers les autres et notre environnement. Il est donc possible d’associer trois aspects de ce guide à l’adoption des pratiques d’inclusivité dans la langue : 

  1. Minaadendamowin – Liens plus profonds (respect) : Nous encourageons l’inclusivité et respectons toutes les communautés (et les identités) de l’Île de la Tortue. 
  1. Gwayakwaadiziwin – Bienveillance (honnêteté) : Nous nous tenons responsables de nos gestes et alignons nos paroles (et nos écrits) sur nos gestes. 
  1. Aakode’ewin – L’audace de faire ce qu’il faut (courage) : Nous faisons preuve de courage dans nos décisions et écoutons les nouvelles idées sans jugement. 

 

Voici donc quelques principes de base par rapport aux communications inclusives. Des références sont disponibles à la fin du document si vous souhaitez aller encore plus loin. 

Écriture inclusive 

L’écriture inclusive est une méthode de rédaction qui vise à ce que toustes soient inclus·es en déconstruisant l’aspect discriminatoire et oppressant de la langue. Cette méthode se décline en trois grands types de rédaction : l’écriture épicène, la féminisation et l’écriture non binaire. Ces pratiques de rédaction peuvent toutes être combinées ou utilisées séparément, selon le contexte et la plateforme.  

 

Écriture épicène 

L’écriture épicène doit être pensée à même la rédaction, par les mots employés et la tournure de phrase. Elle renvoie à l’utilisation de mots qui ont la même forme au masculin qu’au féminin, de noms communs à genre grammatical fixe, des noms neutres, des noms généraux et des catégories de mots. C’est souvent le déterminant qui indique le genre et il peut donc être pertinent d’avoir recours au pluriel.  

EXEMPLES : les spécialistes (pour remplacer les expert·e·s), les adelphes (pour remplacer les frères et sœurs), la direction artistique (pour remplacer lea directeur·trice artistique), la population canadienne (pour remplacer les Canadien·ne·s), chez soi (pour remplacer chez lui/elle·s/eux) 

Il peut aussi être nécessaire de remanier les temps des voix verbales afin d’éviter l’auxiliaire « être » qui doit être accordé selon le genre. La reformulation de la structure de phrase et de la syntaxe peut aussi être une façon de rendre son texte plus épicène. 

EXEMPLES : Les conditions ont été modifiées (pour remplacer ils ont modifié les conditions), en tant que bénévole (pour remplacer un·e bénévole), l’équipe de recherche (pour remplacer les chercheur·euse·s) 

 

Féminisation  

Bien que la féminisation exprime une vision assez binaire du genre, elle participe à déconstruire le principe selon lequel « le masculin l’emporte sur le féminin » en établissant un équilibre lexical. Dans le cas d’un texte exclusivement dédié à être lu, la mise en application requiert l’utilisation des doublets tronqués pour alléger le texte.  

EXEMPLES : Survivant·e·s, téléspectateur·trice·s, métis·ses, quelqu’un·e 

NOTA : Dans le cas de la féminisation d’une citation, les ajouts doivent être mis entre crochets. Par exemple : « Les survivant[·e·]s se sont retrouvé[·e·]s ». 

Pour un texte qui a pour objectif d’être verbalisé à l’oral, tel que des notes d’allocution, il est préférable d’écrire les deux termes au long, ou d’utiliser une formulation qui ne nécessite pas d’accorder les sujets selon leur genre (telle que l’écriture épicène). 

EXEMPLE: Survivantes et survivants. Les personnes ayant survécu. 

 

Écriture non binaire 

L’écriture non binaire permet d’éviter les assignations de genre aux personnes impliquées dans le texte. Il n’existe pas encore de liste des néologismes non binaire et certains termes ne sont pas reconnus, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas les utiliser. Cependant, il peut être préférable dans certains cas d’avoir recours à l’écriture épicène et la féminisation afin de favoriser la compréhension. Lorsqu’on ne connait pas le genre du ou des sujets, il vaut mieux utiliser « iel·s » comme pronom neutre et surtout de ne pas assumer le genre d’une personne selon son nom ou son apparence. 

EXEMPLES 

Il/Elle, Ils/Elles 
  •  
Iel, Iels 
Celle/Celui, Celles/Ceux 
  •  
Cellui, Celleux 
Elle/Lui, Elles/Eux 
  •  
Ellui, Elleux 
Le/La 
  •  
Lea 
Tous/Toutes 
  •  
Toustes 
M/Mme 
  •  
Mx 
Nouvelle/Nouveau 
  •  
Nouvelleau 

 

Considérant qu’il s’agit d’un processus en cours d’instauration et de nos premiers exercices de communication inclusive, il est possible que des erreurs soient présentes. Merci de nous partager vos commentaires et de contribuer à cette vague de changement vers l’inclusivité de toustes. 

 

La liste qui suit référence quelques documents qui nous ont permis de mieux comprendre l’écriture inclusive.